Femmes acidulées

25 janvier 2012

Pratique ancestrale mondiale, le vitriolage est un fléau pour les femmes du Pakistan.

On recense des centaines de cas chaque année, mais ces chiffres ne sont que peu réalistes puisque le vitriolage est une violence domestique, les bourreaux sont des maris, des hommes éconduits, des ex-maris...

La majorité des cas connus proviennent de la région rurale de la Sairaki Bett où l'on cultive le coton. L'acide sulfurique ou nitrique utilisé pour le vitriolage est accessible simplement puisqu'il est utilisé pour les graines de coton.

90% des femmes vitriolées succombent à leurs blessures. Pour les 10% restant, la peine est double. Aveugles ou borgnes, elles sont aussi marginalisées et pour les femmes non mariées, les chances de trouver un époux sont quasi nulles.

Pourtant malgrè les apparences le Pakistan est un avance, en plus de la notification, par le conseil des Droits de l'homme des Nations-Unis, du vitriolage dans la convention contre la torture, les femmes sont reconnues par la justice. En effet, la cour suprême a condamné lourdement en novembre 2009 un homme coupable d'agression a l'acide sur son épouse, faisant ainsi jurisprudence et demandant la création d'une loi.

Porteuses d'espoir, Massarat Misbah, esthéticienne, et Valérie Khan, présidente de l'association Acid Survivors Fondation Pakistan, se battent pour la réinsertion des femmes vitriolées.

Massarat, propose des formations au métier d'esthéticienne pour les femmes victimes de l'acide, ainsi elles réaprennent à aimer leur corps et leurs visages et apprennent un métier leur rendant l'indépendance.

Valérie Kahn a créé une association soutenant juridiquement les victimes, mais l'association fiance surtout les opérations chirurgicales parfois très lourdes puisque l'acide attaque les tissus de la peau mais peu atteindre également les os.

Pratique odieuse et humiliante, le vitriolage vise à condamner à vie en défigurant les visages des femmes uniquement coupables d'être nées femmes.